Déroulement d'une consultation ostéopathique (partie 1)
Beaucoup de patients ignorent comment se déroule une séance d’ostéopathie et quels sont les moyens employés par le thérapeute pour répondre à leurs motifs de consultation.
C’est pour cette raison, afin d’éclaircir les nombreuses interrogations que vous pouvez avoir vis à vis de celle-ci, que j’ai décidé de faire un article sur le déroulement de la consultation d’ostéopathie.
Tout d’abord il faut savoir qu’une consultation d’ostéopathie dure en moyenne entre 45 minutes et 1h00 en fonction du motif et du profil du patient (enfant, adulte, femme enceinte).
Mon principal objectif lors de la consultation est de répondre à la demande et aux attentes de mon patient. Pour cela j’accorde une importance particulière à ce dernier en prenant le temps de l’écouter, de le considérer.
Ainsi je vais détailler les différentes étapes du déroulement de ma prise en charge :
1. L’anamnèse
Toutes les séances d’ostéopathie commencent par un interrogatoire plus communément appelé anamnèse.
Celle-ci me permet de comprendre qu’est ce qui amène le patient à consulter.
Voici un aperçu des questions le plus souvent posées lors de l’interrogatoire.
Dans un premier temps, je vais m’attarder sur le motif de consultation de mon patient.
Nous prendrons comme exemple pour mieux illustrer cette étape une douleur lombaire (lombalgie).
• Depuis quand votre douleur est-elle présente ?
• Comment votre douleur est apparue ? Mouvement brusque, chute, effort important ou répétitif …
• Où se situe le point ou la zone de douleur maximale ? Lombaires basses, flanc droit, hanche gauche …
• Sa progression : A t-elle augmenté depuis son apparition ?
• Son caractère et sa nature : La douleur est en coup de poignard, je ressens une barre horizontale en bas du dos, c’est un tiraillement musculaire, une brulure, j’ai des décharges électriques …
• Le début et la durée : Douleur intermittente, matinale, nocturne…
• Quelle(s) position(s) améliore(nt) ou aggrave(nt) votre douleur ? Allongé sur le dos, penché en avant…
• Quels sont les symptômes associés à votre douleur ? Fatigue, transit ralenti, douleur de cheville, céphalées …
• Etes vous sujet à ce type de douleurs ?
• La douleur vous provoque t-elle des décharges électriques dans les fesses ou les jambes?
• Ressentez vous une perte de force musculaire à la marche ?
• Avez vous des fourmillements nocturnes ou passagers dans les jambes, les pieds ?
• Prenez vous un traitement en rapport avec votre motif de consultation ?
• Avez vous effectué des examens complémentaires (Radios, IRM..) en rapport avec votre douleur ?
Ensuite je vais m’intéresser aux antécédents du patient, qu’ils soient ou non en rapport avec son motif de consultation:
• Avez vous des antécédents d’opérations ou d’hospitalisation ? Dents de sagesses, appendicite, cataracte…
• Avez vous déjà eu des fractures, des entorses ?
• Avez-vous subi des accidents de la voie publique (AVP), des chutes importantes sur le bassin ou sur la tête avec perte de connaissance…?
• Prenez vous un traitement médical qui n’est pas en rapport avec votre motif de consultation? Traitement pour le sommeil, les migraines, les vertiges, la constipation …
• Y’a t-il dans votre famille des antécédents de maladies connues ? Arthrose, cancers, polyarthrite…
J’effectue enfin, un interrogatoire précis sur les différents systèmes, en fonction du motif de consultation de mon patient.
Voici une liste non exhaustive de questions que je serai amené à vous poser toujours dans le cas d’un motif lombaire :
• Système digestif : Etes vous sujet aux ballonnements, pesanteurs gastriques, constipations…?
• Système respiratoire : Avez vous des difficultés à respirer ? Etes-vous essoufflé en montant les escaliers… ?
• Système gynéco obstétrical : Combien de grossesses avez-vous eues ? Comment se sont déroulés vos accouchements ? Avez vous des règles douloureuses, régulières ?
• Système génito urinaire: Avez vous déjà eu des infections urinaires, des calculs, des coliques néphrétiques ? Est ce que vous vous hydratez correctement ?
• Système neurologique : Est ce qu’il vous arrive d’avoir des vertiges, des migraines, une fatigue oculaire ??
• Portez-vous des semelles orthopédiques ?
• Avez vous eu un appareil dentaire à l’adolescence ?
• Pourquoi portez vous des lunettes ? Myopie, presbytie…
• Avez vous des allergies ou des intolérances à certains aliments ? pollens, acariens, intolérance au gluten…
Enfin l’anamnèse se conclue par un questionnement orienté sur les habitudes de vies (alimentation..) du patient :
• Est ce que vous fumez ?
• Est ce que vous consommez du café, du thé ?
• Suivez vous un régime alimentaire depuis peu de temps ?
• Pratiquez vous une activité physique ou sportive régulière ?
• Considérez vous avoir un sommeil réparateur ?
Vous pourrez ainsi par vous même témoigner que cette première étape, primordiale pour une prise en charge optimale du patient est précise, approfondie et détaillée.
Mais celle-ci me permettra de pouvoir cibler l’origine et les causes possibles de la douleur de mon patient et m’aider ainsi à orienter ma consultation vers l’axe de traitement le plus précis et me semblant le plus en adéquation avec le motif du patient.
2. L’observation
Cette seconde étape se déroule en sous vêtement afin de permettre au praticien d’observer son patient dans les meilleures conditions possibles.
L’observation du patient commence lors de l’arrivée de ce dernier au cabinet, dans la salle d’attente.
L’ostéopathe doit alors être attentif à sa posture, sa démarche.
Elle se poursuit ensuite lors de l’anamnèse puis lors du déshabillage du patient (est ce que le patient a des difficultés à enlever son pull, sa chaussure gauche, à se baisser pour défaire son lacet ? …).
Lors de l’observation proprement dite qui intervient alors, je vais examiner mon patient, en particulier prêter attention à sa posture (dynamisme de la colonne, courbures rachidiennes harmonieuses, inclinaison de la tête d’un coté, rotations des ceintures, présence d’une scoliose…) de face, de profil et de dos ; afin de déterminer les zones qui me semblent importantes à investiguer et potentiellement traiter en priorité. On parle alors d’observation statique car c’est le praticien qui tourne pour observer son patient qui lui doit rester statique.
L’observation dynamique va, elle, au contraire me permettre d’évaluer visuellement les mouvements du corps effectué par le patient à la marche ou à la respiration par exemple, afin d’orienter mes tests vers une possible zone de restriction retrouvée lors de ce mouvement.
Exemple : Quand le patient marche il a la tête inclinée à gauche, la jambe droite fléchie ou quand le patient respire il a la cage thoracique qui s’expanse plus à gauche que à droite.
3. Les tests
Avant de débuter mes tests ostéopathiques, je dois être amené à effectuer des tests de diagnostics différentiels si je suspecte une pathologie ou un trouble organique qui n’est pas de mon ressort.
Si les tests effectués se révèlent être négatifs, je peux poursuivre ma séance en effectuant les tests ostéopathiques spécifiques.
Si au contraire, les tests médicaux sont positifs, je me dois de réorienter le patient vers son médecin traitant ou vers les urgences si j’en ressens l’utilité.
Les tests ostéopathiques réalisés seront effectués en position debout, assise, allongé sur le dos (décubitus) puis sur le ventre (procubitus).
Ils concernent l’ensemble des systèmes du corps humain et permettent de déceler le tissu qui est en souffrance (articulation, muscle, viscère, ligaments...)
L’ostéopathie étant une médecine holistique, il se peut que je soit amené à tester une cheville ou l’abdomen de mon patient pour un motif de consultation tel qu’un lumbago.
Ensuite, associés aux résultats de l’observation, ces tests me permettront de localiser les zones du corps en manque de mobilité et ainsi pouvoir orienter mon traitement de manière plus précise.